L'objet du mois
OBJET DU MOIS DE JUIN 2025
C'EST L'HEURE DE LA LESSIVE : À VOS BUJADIERS !
Autrefois, les femmes faisaient la lessive à la main avant l’ère de l’eau courante dans les maisons et de la machine
à laver. Elles utilisaient certains ustensiles ménagers liés à cette pratique et notamment le bujadier.
Dans notre secteur, ce grand cuvier en terre cuite provenait de Thiat, près du Dorat, où les potiers étaient spécialisés dans cette technique de fabrication. Cette cuve en terre noirâtre, a une forme particulière, à ventre très arrondi, d'une capacité de 60 litres environ et était décorée sommairement. A sa base, un trou de 4 à 5 cm de diamètre fermé par un bouchon de bois permet l'écoulement du lessif (eau de trempage).
« La grande lessive » était appelée communément « la bujade » en patois local. Elle était effectuée une à deux fois par an et constituait un moment important dans la vie de la campagne. Cela durait 2 jours : un pour le trempage et un pour le lavage. On utilisait de la cendre comme détergent. Le linge était déposé en couches successives par type ou dans des sacs que l’on superposait. Les paysannes versaient dans le bujadier l'eau bouillante sur le linge à l'aide du « panlou », ustensile à grande contenance.

Le bujadier ou cuvier

Le panlou
Le lendemain, les femmes chargeaient le linge sur des brouettes ou dans des hottes et se rendaient à la rivière
pour finir de le laver, de le rincer et le faire sécher sur place.
Les lavandières utilisaient différents outils pour travailler tels que :
- une pierre plate ou à défaut la planche à laver (planche inclinée en bois à rainures transversales) sur laquelle elles déposaient leur linge pour le frotter et le nettoyer avec de la cendre ou du savon,
- le battoir en bois aux formes variées, appelé communément « le péteu » et le bac (« lo bachou ») pour s’agenouiller au bord de l’eau et se protéger des projections d’eau.

La brouette

La planche à laver et son bac (lo bachou)
Le battoir (le péteu) et la planche à laver
À Châteauponsac, les femmes descendaient laver leur linge à la rivière soit à la Gartempe au pont dit romain,
soit à la Semme au pont de la Bergère, selon leur lieu d’habitation dans le bourg.

Les lavandières au bord de la Gartempe près du pont dit romain et au bord de la Semme près du pont de la Bergère.
Plus tard, des aménagements seront effectués pour améliorer leur confort de travail et des lavoirs seront construits même dans les villages (en 1922 pour celui au bord de la Gartempe suite à un échange avec la Compagnie Rousselot, en 1934 pour celui des Gâches).

Le lavoir au bord de la Gartempe

Le lavoir aux Gâches rue du Château d’eau
Cette tâche ménagère est devenue une profession pour certaines femmes : les lavandières ou blanchisseuses.
Une rue à Châteauponsac leur fait encore référence, la rue des Aubugeas. Ce nom de rue serait une déformation du terme « aux bujades ». Autrefois, les lavandières passaient par cette rue avec leur linge dans une hotte pour rejoindre le Chemin des Côtilles puis la Gartempe.
Pour en savoir un peu plus sur la fabrication des bujadiers à Benest en Charente où à Thiat dans le nord de la Haute-Vienne, cliquez sur le lien vidéo ci-après :
https://www.facebook.com/letioletgites/posts/fabrication-des-ponnes-%C3%A0-benest-16350fabrication-of-ponnes-the-large-pottery-was/2938552343042601/